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Désolation

Prose poétique écrite pour le plaisir

L'homme contemple ce paysage désolé. De la terre battue, sans végétation. Un plateau d'argent posé au loin, seul. Aucun homme à l'horizon. Sur le sol, il y a une roche, semblable à un vieillard mort. Au loin, une mer grisâtre. Une fine bande de sable sert de plage. Et à côté de cette plage, un amas de pierres. Juste devant lui, un plateau de terre, bien carré. Sur ce plateau, un arbre mort. Et des montres. Le temps qui coule. Des fourmis qui s'attaquent à une belle montre orange dans son boitier, celle ci est la seule à ne pas s'être déformée. Un ciel grisâtre. Le soleil n'est pas au rendez-vous. Et cette terre, toujours aussi sombre. Un paysage désagréable, somme toute. Mais pas pour lui. Il l'aime, ce paysage solitaire. Il les aime, ces montres qui coulent, coulent. Il aime moins que ce soit le temps qui coule, mais bon, on fait avec...
Il saisit sa fine moustache et joue un instant avec. Il est aussi étrange que le paysage, cet homme. De petits yeux noirs, des sourcils bien fournis, et surtout sa légendaire moustache, parfaitement peignée, qui forme des tourniquets et remonte haut sur son visage.
Il lui plait vraiment, ce paysage. Elle lui plait, cette hostilité. Et pourtant, peut être pourrait t'on ajouter quelque chose, retoucher la pureté d'une courbe. Il n'aime que la perfection.
Salvador Dali se recule, avance son pinceau, et retouche sa toile. 

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