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Les bijouteries parisiennes du XIXème siècle  

Travail de recherche sur la base des Archives de Paris réalisée dans le cadre de la licence d'Histoire

Avec Gaël PERNOT et Pierre LACLAVERY

Table des matières 

 

Introduction : 3 

I/ Vision d’ensemble et caractéristiques générales des bijouteries parisiennes 4 

a. Les bijouteries dans le paysage parisien 4 

b. Des sociétés de petits artisans 4 

c. Les modèles juridiques 5 

II/ Organisation interne des sociétés 6 

a. Matériel et immeubles 6 

b. Personnel et consommateurs 6 

c. Les procédés 8 

III/ La nature et les causes des disparitions de commerces 10 

a. vue d'ensemble du commerce de bijoux au XIX e siècle 10 

b. 3 catégories de liquidation 10 

c. y a-t-il un après liquidation ? 11 

Annexes : 12 

 

 

 

Introduction :  

 

Dans son ouvrage intitulé La bijouterie française au XIXème siècle, Henri Vever considère les bijouteries parisiennes comme jugées « sans rival pour l’élégance et la richesse de ses dessins, et la perfection de sa main d’œuvre ». Cette affirmation met en avant plusieurs caractéristiques du fonctionnement des entreprises – commerçantes et fabricantes – de bijoux de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle, nécessaires pour comprendre leur fonctionnement interne ainsi que leur place dans le monde des petites entreprises. La bijouterie est un commerce qui voit son développement croitre à la fin du XVIIIème siècle, à partir duquel il se démocratise d’une part, et voit son artisanat évoluer avec une exploitation accrue des mines de pierres précieuses et semi précieuses, notamment en Amérique, mais aussi avec l’invention de nouvelles techniques de fabrication. Sa place, de plus en plus importante dans le paysage urbain, avec un nombre de commerces très important dans la deuxième moitié du XIXème siècle, prend une place toute particulière à Paris où elle est reconnue comme le note Vever, pour sa qualité. En cela, les bijouteries parisiennes s’ancrent réellement dans le monde restreint de l’industrie du luxe, avec l’exigence que cela suppose, entre autres en termes de formation de la main d’œuvre, ou d’organisation interne. Cependant, il s’agit d’une activité qui connait également une certaine forme de précarité. L’analyse de différents actes de liquidation de bijouteries parisiennes nous a permis de mettre en avant quelques caractéristiques, parfois typiques du fonctionnement des PME de la période, parfois spécifiques aux bijouteries, qui devrons nous amener à nous demander dans quelle mesure les bijouteries parisiennes, en tant commerces de luxe ou de demi luxe particulièrement reconnus, bénéficient d’une organisation et d’une place particulière au XIXème siècle dans le monde des petites entreprises. Après s’être penché sur la démographie des bijouteries parisiennes (leur nombre, leur répartition et leur main d’œuvre), il s’agira d’analyser leur fonctionnement interne, en terme de formation, ou de répartition des tâches. Enfin, on étudiera plus spécifiquement les caractéristiques de disparition des commerces, les différentes natures des liquidations.  

 

I/ Vision d’ensemble et caractéristiques générales des bijouteries parisiennes 

 

L’analyse des actes de créations et de liquidation des sociétés de bijouteries, qu’elles soient commerçantes ou fabricantes, permet de rendre compte de la place qu’occupe ce secteur économique dans Paris et en France, ainsi que de la main d’œuvre qu’elle nécessite.  

 

  1. Les bijouteries dans le paysage parisien 

 

Entre 1860 et 1914, on relève 601 actes de créations de sociétés de bijouterie, les plus nombreuses étant les sociétés de commerçants (207), avec ensuite les commerçants fabricants (197), et enfin les fabricants (146). Parmi l’ensemble de ces commerces, il convient de distinguer les bijoutiers dits « en fin », qui travaillent l’or, l’argent, les gemmes, tout ce qui relève du domaine de l’orfèvrerie…. Et les bijoutiers « en faux », qui se concentrent sur les matières semi précieuses (plaqué par exemple), voire non précieuses (cuivre), mais qui sont les plus nombreux. Le constat global au niveau de la ville montre de manière significative que le commerce de bijoux est fortement développé et épars, ce qui est caractéristiques des PME1 au XIXème siècle. Quoi qu’il en soi, Paris constitue le centre névralgique de la production et de la vente de bijoux en France, ce qui explique la multiplicité des commerces dans la ville. Ainsi que le rapporte Jacqueline Viruega dans sa thèse  La bijouterie parisienne, 1860-1914 , Paris produit 75% de la bijouterie, 83% de l’orfèvrerie, et 96% de la joaillerie française, loin devant des villes comme Saumur, spécialisée dans les bijoux religieux, ou Lyon.  

 

  1. Des sociétés de petits artisans 

 

L’ensemble de ces sociétés se caractérise néanmoins par leur petite taille, que ce soit en termes de nombre d’employés ou de capital. En ce qui concerne la main d’œuvre, la majorité des commerces ne comptent qu’un ou deux associés, souvent issus d’une même famille (père et fils, ou entre frères), même si ce chiffre peut dans de rares cas monter jusqu’à 12. Les associés se partagent généralement les fonctions entre fabricant et négociant, sans distinction hiérarchique significative entre eux. Par ailleurs, le capital de ces commerces est relativement faible, en moyenne 55 000 francs, avec un cinquième d’entre eux dont le fond s’élève à moins de 10 000 francs, ce qui est également commun à l’ensemble des PME de l’époque, même si certaines sociétés réunissent des fonds beaucoup plus élevés, pouvant aller jusqu’à 3 millions de francs, comme c’est le cas de la taillerie impériale de diamants J. Bernard et Compagnie en 1863. Les statuts de création précisent pour la plupart que ce capital « sera versé au fur et à mesure des besoins », et que ces fonds viennent majoritairement de contributions familiales ou amicales (dot de mariage…), mettant en avant la petite taille de ces entreprises.  

 

  1. Les modèles juridiques 

 

Enfin, on constate que la majorité de ces sociétés font le choix de se former en nom collectif (80 % d’entre elles), caractérisée par « la responsabilité individuelle et solidaire des associés » selon Viruega, ce qui souligne leur volonté de miser sur la souplesse et l’adaptabilité. Sur 482 sociétés dont la forme juridique est connue, 384 sont en noms collectifs. Ce choix majoritaire peut également s’expliquer par la petite taille des sociétés, puisque cette forme permet de contourner certaines contraintes juridiques, comme la fixation d’un pallier règlementaire pour le capital de départ. Il s’agit d’une forme d’association extrêmement simple, qui laisse une grande marge d’organisation aux entrepreneurs, et fournit une forme « d’opacité » très appréciée, puisque les associés n’ont pas à déposer de rapports de gestion ou de comptes annuels aux greffes du tribunal de commerce parisien. Le reste des sociétés sont dites « en commandites » (77 d’entre elles), et ressemblent plus ou moins aux sociétés en nom collectif, si ce n’est qu’elle compte un associé supplémentaire, le commanditaire, qui ne peut pas réellement participer à la gestion de la société.  

Le commerce de bijoux est donc un commerce florissant à partir du second empire, et ce jusqu’à la seconde guerre mondiale à Paris, ainsi que le traduit la diversité des sociétés et leur poids en termes de production. Pour autant, ce sont des sociétés de petite taille dont l’organisation est assimilable à la plupart des PME, avec quelques caractéristiques notoires cependant.  

 

 

II/ Organisation interne des sociétés  

 

  1. Matériel et immeubles  

 

Les matières utilisées sont pour les bijoux précieux les gemmes (diamants ; émeraudes ; rubis ; saphir pour les plus précieux), l’or, l’argent. Pour les bijoux fantaisie ou en faux, sont utilisés le laiton, l’acier, le cuivre entre autres matières. Aux archives on a pu observer des bijouteries spécialisées dans chacun de ces matériaux. On a aussi vu la mention d’une « bijouterie en écaille » ; et des bijouteries spécialisées dans les bijoux de deuil, fabriqués avec du jais.  

On observe une mécanisation du secteur. Viruega relève la présence d’une machine à vapeur chez Legrand et Fils. Dans l’inventaire de la bijouterie Vuilleret ; on a une liste de matériel assez conséquente : « deux chaines, un bassin, un baromètre, trois étuves2, un lamineur3, une barre à tiser4, un fourneau à gaz pour fondre ».  

En 1860, une enquête industrielle signale que l’utilisation de machines à découper et à estamper a permis de tripler la production de bijouterie en acier poli. On a donc bien une importance croissante de l’industrialisation dans la bijouterie (depuis une autre enquête qui avait été faite en 1847). 

Au niveau des immeubles, des surfaces vastes sont nécessaires pour les bijouteries les plus industrialisées. Néanmoins les commerçants n’ont pas tous l’apport nécessaire pour acheter de nombreuses machines, il continue à exister de petits ateliers.  Les Legrand font construire un vaste local sur un terrain acheté à la Villette ; l’acte de société mentionne le terme d’usine mais selon Viruega il s’agit plutôt d’un atelier.  

L’immeuble peut aussi être, en même temps qu’un atelier, un logement. Il est généralement le logement du propriétaire. Dans les archives, le « mobilier personnel » présent dans l’immeuble est toujours mentionné (dans les archives que l’on a pu consulter). Si cela n’est pas une preuve que c’est toujours le cas, c’est le témoignage que ça l’est en règle générale. Mais ces immeubles peuvent aussi servir dans certains cas à loger les employés, leur logement peut faire partie de leur contrat.  

 

  1. Personnel et consommateurs  

 

Les associés sont placés sur un pied d’égalité, le but étant notamment d’associer des savoirs faire. Les commanditaires, quant à eux, restent plutôt anonymes mais fournissent les fonds.  

On observe une grande importance de la famille. De nombreux associés sont des associés familiaux. On a de nombreux associés de pères et fils (de père en fils, association qui ne se fait parfois que dans ce but). On a par exemple la société Legrand et fils en 1972. La fratrie permet de s’assurer que les associés sont sur un pied d’égalité. Picard par exemple achète un commerce de « brillants et montres » exploité par ses deux fils. Les ainés Linzeler sont sur un pied d’égalité alors que leur frère est commis mais une fois son apprentissage de 2 ans terminé il est associé à ses frères selon les mêmes termes. 24 % des bijouteries parisiennes sont des affaires de famille. Ce pourcentage n’est pas exceptionnel mais il est supérieur à la moyenne des sociétés parisiennes qui est de 16%.  

Le mariage, également, a une grande importance. La dot sert à acheter ou à rembourser ; dans les archives de la liquidation de la bijouterie Vuilleret par exemple, cette dot est mentionnée comme ayant couvert une partie de ses frais (« la dot de 33 0000 francs que lui avait rapportée sa femme était absorbée »). De plus, le couple est nécessaire pour assurer un relais aux longues heures d’ouverture. Le travail des épouses est considéré comme essentiel, on leur confie essentiellement la vente et la tenue des comptes. Par exemple dans la société Dupont, la femme de Louis Dupont travaille et si elle vient à mourir Louis devra lui trouver un remplaçant qu’il devra payer de sa poche. Si le frère Ferdinand Dupont se marie, sa femme devra travailler ou bien il devra payer un commis de sa poche. Certaines clauses permettent de déduire ces rapports ; par exemple chez Eug.Martin et ci ; « ni les associés ni leurs femmes ne peuvent faire d’affaires étrangères à la société et lui doivent tout leur temps ». Ce qui montre que la signature de la femme vaut tout comme celle du mari.  

Le mariage peut être une condition imposée à la succession, comme ce fut le cas pour l’entreprise Delion. En 1901, le père part à la retraite, et son fils peut alors lui succéder, mais à l’unique condition de se marier.   

Enfin, aux archives, on a pu observer plusieurs mentions de « bijoutières ». Il est rare mais pas exceptionnel qu’une femme soit à la tête d’une bijouterie parisienne. Dans son article Viruega explique que la veuve du fondateur reprend parfois la bijouterie au profit des héritiers. Dans le secteur de la bijouterie, les femmes gérantes sont plus nombreuses que dans les autres secteurs.  

 

  1. Les procédés  

 

 On différencie d’abord différents types de bijouterie : la bijouterie en fin qui travaille l’or et l’argent ; la joaillerie qui travaille avec les gemmes ; l’orfèvrerie, qui travaille les métaux précieux mais aussi les matières fines telles que les émaux ou l’ivoire. Des marchands sont également spécialisés dans les diamants, très populaires au XIXème siècle, et les perles. Mais on a aussi un développement de la bijouterie en faux, bijouterie plus populaire, qui est moins chère à produire et requiert moins d’investissements, les bijoutiers en faux sont trois fois plus nombreux que ceux en fin.   

L’acier est travaillé par polissage. C’est un métal solide, brillant, proche de l’argent par son apparence, il a l’air assez populaire surement par ces raisons. On a de nombreuses mentions de bijoutiers spécialisés dans l’acier aux archives de Paris.  

Le savoir technique du monde de la bijouterie est important. En témoignent les brevets d’invention. Arthur Miron en 1862 obtient un brevet pour une « mécanique servant à brunir les couverts d’argents ou argentés ». Ces innovations permettent une accélération de la production ainsi qu’une diversification. En 1840, Elkington fait breveter un procédé de dorure ou d’argenture : l’objet est placé dans un bain de dorure ou d’argenture électrifié et est couvert par une pellicule plus ou moins épaisse d’or ou d’argent. Ce procédé de plaqué offre de nouvelles opportunités. Il est racheté par Christofle en 1842.  

Les années 1850-60 voient une mécanisation qui correspond au renouvellement d’une partie des procédés de fabrication et permet de fabriquer de la bijouterie fausse en plus grande quantité. On a là une production semi industrielle qui ne relève pas non plus de la production de masse. L’avantage de ces bijoux faux, c’est qu’ils allient ressemblance avec le luxe et prix bas.  

Le savoir-faire artisanal demeure un critère de qualité. La descente en gamme est surveillée pour ne pas nuire à l’image générale de l’industrie du luxe. La bijouterie parisienne bénéficie d’un renom international. Une grande attention est portée à la formation professionnelle. Les héritiers ne sont associés qu’après avoir fait leurs preuves dans la bijouterie paternelle. L’âge n’est pas un critère pour la formation, la bijouterie Herbert et fils emploie le jeune Gabriel Herbert en tant qu’ouvrier bijoutier. La formation peut aussi se faire par le passage dans une autre bijouterie, mais c’est moins fréquent. 

La formation n’est pas assurée par les pouvoirs publics. En 1868 la chambre syndicale de la bijouterie, de la joaillerie et de l’orfèvrerie fonde l’école professionnelle de dessin et dispense des cours du soir aux apprentis. Elle met aussi en place des concours d’excellence. De plus il y a une autre école annexée aux ateliers de bijouterie de Savard. La formation inclut le dessin, le modelé, le travail du métal, l’enseignement de différentes spécialités.  

Les formations chez un bijoutier se font dans des conditions difficiles : 14-15 heures de travail par jour en été, 18-20h en hiver, avec pour salaire un toit, un souper, du pain sec matin et midi pour Alphonse Fouquet par exemple. Il a également un peu d’argent ; ainsi qu’un pourboire hebdomadaire (0,50 à 2 francs). Lorsqu’il devient ouvrier, Fouquet reçoit deux francs par jour pour une journée de 10h. La formation ne comporte pas de gestion, elle est confiée à la femme qui est d’ailleurs écartée des formations techniques.  

 

La bijouterie parisienne se popularise au XIXème siècle et l’accès à des produits qui imitent le luxe devient plus facile, c’est le cas pour d’autres secteurs comme le meuble. La bijouterie garde néanmoins une exigence de qualité, et la production ne peut pas être réellement qualifiée d’industrielle, elle est plutôt « semi-industrielle ».  

 

III/ La nature et les causes des disparitions de commerces 

 

  1. Vue d'ensemble du commerce de bijoux au XIX e siècle 

 

Quand on se confronte aux registres des faillites au XIXe siècle leur nombre est assez important et ce pour l'ensemble des petites et moyennes entreprises et pas seulement pour les bijouteries. Dans son article J.Viruega explique que ces PME sont plutôt de nature éphémère puisque 75% de ces sociétés durent moins de cinq ans, cette information aide à fixer un contexte, il faut également prendre en compte dans notre sujet le fait qu'il y a plus de bijouteries  qui se créent que de bijouteries qui disparaissent. On observe donc que le nombre de bijouteries est croissant malgré quelques fluctuations, on peut en déduire que la demande et la consommation est forte dans ce secteur (secteur du luxe). On peut donc établir que s’il y a autant de bijouteries dans les registres de faillites ce n'est pas nécessairement dû à de mauvaises affaires mais plutôt au nombre très important de bijouteries existantes. Dans ce contexte on peut se demander quels sont les facteurs de la liquidation de ces bijouteries.  

 

  1. Trois catégories de liquidation 

 

  La première catégorie de causes qui peuvent entraîner la disparition d'une bijouterie est tout simplement la liquidation sur décision des associés. Les associés se mettent d'accord pour dissoudre l'entreprise, ceci peut avoir plusieurs motifs, les exemples évoqués sont en rapport avec des successions difficiles, des décès ou des changements d'associés, ces cas de dissolutions "à l'amiable" représentent la moitié des cas étudiés (102/200).  

La seconde catégorie de causes de liquidation est de nature économique, c’est tout simplement la faillite due à de mauvaises affaires, une mauvaise gestion ou les échecs dus à de trop faibles capitaux de départ, et ces faillites représentent presque la seconde moitié des liquidations restantes (85/200 : 42%) c'est le cas de la bijouterie appartenant à Pierre Claude Vuilleret que nous avons observé et mis en annexe (annexe qui comporte l'ensemble du dossier de liquidation hormis la liste des créanciers). Les quelques cas restant sont des litiges (13/200, 6%) et les exemples donnés concernent le partage du pouvoir entre les associés. Finalement ces chiffres et les exemples que nous avons pu observer nous montrent que la plupart des liquidations sont le fruit d'accord entre les associés et non de nature économique. 

 

  1. Y a-t-il un après liquidation ? 

 

La liquidation n'est pas systématiquement la fin de l'entreprise, si elle est due au départ d'un associé ou d'un actionnaire il est fréquent que l'activité se poursuive sous un autre nom avec de nouveaux visages parfois même immédiatement, il faut donc différencier la liquidation avec l'arrêt des activités. L’activité peut se poursuivre de différentes manières, changement de cadre juridique ce qui correspond par exemple à un changement de gérant, création d'une nouvelle société, souvent elle coexiste avec l'ancienne pour faciliter la transition, ou enfin ce peut être une transformation en entreprise personnelle quand il ne reste qu'un associé pour diverses raisons. 

 

 

 

Conclusion  

 

 La bijouterie parisienne du XIXème siècle croise luxe et objet populaire. Si, bien entendu, le bijou reste un objet cher, il se démocratise. La bijouterie en faux est un exemple de cette fabrication d’objets qui ont pour vocation d’imiter le luxe qui se développe au XIXème siècle. 

La popularité de la bijouterie est visible grâce aux nombres de faillites, qui montrent non pas un secteur en baisse, mais un secteur prolifique ou de nombreuses entreprises sont créés. Les faillites sont minoritaires et pourtant, comme en témoignent les nombreuses archives présentes à ce sujet, communes. On peut donc s’imaginer combien le secteur est en expansion.  

La femme a un rôle plus important dans ce secteur que dans les autres, et le rôle de la famille également y est plus important.  

Malgré son dynamisme, malgré les innovations techniques, c’est un secteur qui garde une tradition, qui repose sur un gout pour l’excellence et l’artisanat.  

Etudier la bijouterie parisienne au XIXème siècle peut nous renseigner sur la démocratisation du luxe, sur l’organisation des sociétés commerciales, ainsi que sur les dynamiques commerciales de ce siècle.  

 

 

 

Annexes : 

 

Dans notre travail nous avons pu observer plusieurs fonds d’archives différents dont voici un aperçu : 

- Registre de création d'entreprises, des ouvrages contenant les informations relatives aux créations d'entreprise par exemple le dépôt du nom de domaine, les dates (D10U3 38) 

- Listes des faillites de bijouteries, contenues dans 2 tiroirs des archives de Paris (cf. photos) 

- Registres des faillites, de gros ouvrages contenant les listes de toutes les faillites ainsi que le nom des entreprises et une liste de ce que contient le dossier de liquidation (D13U3 4 & 5)  

- Dossiers de liquidation, ces dossiers contiennent l'ensemble des documents relatifs à la liquidation d'une entreprise donnée comme les inventaires, les compte-rendu des activités de la bijouterie ainsi qu'une liste des créanciers et une reddition de comptes, nous avons vu par exemple les dossiers des bijouteries Vuilleret (D14U3 75), Morel (D14U3 35) et Martin (D14U3 27).    

 

Bibliographie  

 

 

 

MARTIN Jean-Clément ; Le commerçant, la faillite et l’historien ; online <http://www.jstor.org/stable/27581190?seq=1#page_scan_tab_contents >; Jtsor ; 1980 ; consulté le 04/01/17 

 

VIRUEGA Jacqueline ; Les entreprises de bijouterie à Paris de 1860 à 1914 ; online <http://www.cairn.info.ezproxy.u-pec.fr/revue-histoire-economie-et-societe-2006-4-page-79.htm>. Cairn ; 2006 ; consulté le 04/01/17 

 

VIRUEGA Jacqueline ; la bijouterie parisienne 1860-1914 ; thèse UPEC, Créteil. 

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