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Mémoire de Master 1: Le paternalisme médical face au corps des femmes: vers un nouveau féminisme 

Sous la direction de Roberto Poma 

                                                                                                                                              

 

Le médecin comme porteur de pouvoir normatif

a.Trois types de paternalisme et leurs conséquences

b.Corps et norme, pouvoir et vulnérabilité

c.La santé dans le milieu gynécologique: une triple définition

La norme systématique: inflexibilité des idées

La femme et le monstre

La banalisation des examens

Le corps insensible

La femme face à elle même à travers le gynécologue

L’acceptation des violences

La parole bloquée

féminisme et gynécologie: vers une nouvelle gynécologie

 

 

Dans l’antiquité gréco-romaine, le père a tout pouvoir. Pouvoir sur ses enfant d’abord, pouvoir qui va jusqu’à celui de vie ou de mort. Il a le pouvoir sur sa femme également, être faible qui ne peut être doté d’une capacité de décision réelle, trop soumise à ses passions. Enfin, il a l’autorité sur ses esclaves, qui ne sont qu’objets.

 Le paternalisme croise deux notions:  la première c'est celle de décision la deuxième c'est celle de hiérarchie entre les personnes. Le paternalisme suppose que les êtres humains ne sont pas tous égaux. Cette inégalité peut-être une inégalité innée ou acquise. La deuxième notion et la notion de décision, c'est cette inégalité qui autorise certaines personnes à prendre des décisions pour d'autres. Le paternalisme c'est donc l'idéologie selon laquelle certains êtres humains sont plus aptes que d'autres à prendre des décisions au nom d'une meilleure connaissance ou d'une meilleure intelligence qu'il possèdent.

Le paternalisme implique le sexisme cela se voit déjà directement dans l'étymologie puisque le mot vient de pater le père en référence à ce Père tout-puissant gréco-romain. D’autre part, ce sont souvent les femmes les premières victimes du paternalisme, car elles sont historiquement considérées comme incapables de prendre de bonnes décisions. 

Mais “paternalisme” se rapproche aussi de “maternel”, dans le sens où ces deux mots et leur champ lexical font référence aux parents. L’un désigne plus une volonté de décision forte, le second une protection et une certaine douceur. De nouveau, ce lexique découle de stéréotypes de genre. 

Le paternalisme peut se traduire de différentes manières: il peut justifier l’imposition de conceptions de la vie bonne de personnes ou ensembles de personnes à d’autres, il peut être punitif ou protecteur. Dans tous les cas, la caractéristique du paternalisme c’est qu’il passe outre les décisions et le consentement d’autrui à propos de lui-même. Ce terme est souvent utilisé en politique pour désigner les états qui imposent à leurs citoyens ou sujets des conceptions de la vie bonne. On peut parler de paternalisme à partir du moment où des mesures sont prises afin de maintenir un lien de subordination, ce qui limite la liberté individuelle. 

Qu’en est-il en médecine? Le paternalisme médical, c’est le fait de considérer qu’au nom de la mission du médecin, le consentement du patient n’est pas une donnée médicale et qu’il ne faut donc pas le prendre en compte. C’est penser  que le patient n’est pas apte à savoir ce qui est le mieux pour lui, qu’il ne peut pas calculer sa propre balance coût/bénéfice. Le médecin ayant fait des études se considère plus légitime à la décision que le patient, dont l’avis est mis de côté. La médecine se constitue ainsi en tant que pouvoir parallèle à celui de l’Etat, en tant que pouvoir sur le corps et donc sur chaque aspect de la vie des patients. C’est ce que Foucault appelle biopouvoir. 

Cette conception du patient pose deux problèmes: elle comporte déjà un biais de jugement, et elle est injuste. Elle comporte un biais car le médecin possède un savoir théorique et spécifique sur la maladie du patient. Le patient, lui, possède un savoir pratique sur lui même. Si le médecin sait certainement mieux que le patient ce qui est préférable pour sa santé, il ne sait pas ce qui est mieux pour le patient au vu de ses convictions, de ses relations, de ses habitudes, de ses expériences, de ses plaisirs, de l’organisation de ses journées et de chaque petit recoin de sa vie. Postuler que le médecin sait mieux que le patient ce qui est bon pour lui, c’est postuler que le patient place sa santé en tant que préférence prioritaire. Ce n’est pas le cas de tout le monde, nous en verrons plusieurs exemples au cours de ce mémoire. D’autre part, et c’est particulièrement le cas en gynécologie, plusieurs médecines peuvent interférer auprès d’un même patient: des nécessités gynécologiques peuvent se heurter à des nécessités psychologiques par exemple. 

Cette conception est également injuste. Si le médecin peut décider à la place du patient ce qui est le mieux pour son corps, et mettre en oeuvre des décisions unilatérales sur ce corps, cela signifie que le corps du patient ne lui appartient plus. A qui appartient-il dans ce cas? A la société, peut être. Si la médecine peut décider de ce que l’on doit faire des corps, elle a le pouvoir de décider de la vie; de la mort; de la sphère professionnelle; des pratiques liées aux croyances; et de la qualité des relations sociales. Refuser un avortement à une femme, cela peut signifier nuire à ses relations sociales (avec sa famille par exemple si c’est une très jeune femme) ou à sa carrière (si elle a décidé de faire des études par exemple) en lui imposant la croyance que pour x ou y raison, l’avortement est un meurtre. Forcer une femme à avorter, cela peut signifier aller contre ses croyances selon lesquelles l’avortement est quelque chose de mauvais, ou encore aller contre son désir de mettre au monde un enfant sous couvert de la protéger ou d’éviter un mal être pour le futur enfant à naître (ce qui met en valeur son incapacité à élever un enfant selon la personne qui a pris cette décision pour elle). 

En ce qui concerne la gynécologie, ce paternalisme s’accompagne bien souvent d’une conception genrée acquise par le praticien. Les clichés tels que la nécessité pour une femme d’avoir des enfants s’ajoute à l’idée selon laquelle la santé passe avant toute chose. Tous ces éléments cumulés aboutissent à des examens intimes pas toujours consentis, à des paroles brutales ou encore à des refus de contraception. Or, La gynécologie est un point clé de la vie des femmes. C’est la médecine qui est supposé leur permettre de vivre leur sexualité de manière libre et sécuritaire. C’est ce qui est supposé leur permettre de disposer de leur corps, d’en avoir le contrôle. C’est un point nécessaire de l’égalité entre les sexes. Le gynécologue, c’est par exemple celui qui informe sur les différentes méthodes de contraception et en prescrit une. C’est celui qui conseille face aux pathologies spécifiques au corps de la femme. C’est celui qui protège, par une médecine spécialisée, le corps de la femme. 

Cependant, cette conception de la gynécologie n’est pas historiquement vraie. Si le gynécologue est le médecin favorisé pour tout ce qui concerne l’accès à la contraception, symbole de libération des femmes, l'hyper médicalisation du corps féminin a également des implications genrées. Le premier questionnement que l’on peut faire, celui qui nous vient spontanément, c’est pourquoi hypermédicaliser uniquement le corps de la femme ? Pourquoi la femme devrait-elle voir un spécialiste de son appareil reproducteur tous les ans et pas l’homme? Après tout, s’il existe un cancer du col de l’utérus, il en existe aussi un des testicules. Bien sûr, rien n’oblige une femme à voir un gynécologue tous les ans, et rien n’oblige un homme à ne pas consulter régulièrement pour son appareil génital: il ne s’agit là que de recommandations médicales et de conventions sociales. Mais cela peut révéler deux choses: la femme peut être considérée comme plus fragile, ou bien sa fertilité peut être considérée comme plus importante, ou encore les deux combinés. Peut-être l’appareil reproducteur féminin demande-t’il plus d’attention que l’appareil reproducteur masculin, ce n’est pas à nous, philosophes, de répondre à cette question, mais nous devons en revanche la poser aux médecins. 

D’autre part, il est important de souligner le fait que la fréquence des visites gynécologiques et leur caractère intime compléter

La gynécologie apparaît au XIXème siècle, justifiée par la perception du corps féminin comme objet sexué. Au XXème siècle, c’est au tour de l’accouchement de se médicaliser.  Les politiques natalistes et eugénistes s’approprient, par la science, le corps des femmes. Dans les années 1970, la libération sexuelle permet aux femmes de se libérer de cette perception de leur corps comme dédié à la reproduction et au plaisir masculin, indifféremment de leur plaisir à elle. 

Sans chercher dans le détail, des indices discret de cette appropriation collective du corps féminin à travers la gynécologie et de la perpétuation d’une conception patriarcale de la société peuvent se remarquer. Par exemple, la contraception n’était récemment que féminine; les contraceptions masculines viennent d'apparaître et seulement deux gynécologues en France les prescrivent. Ce serait donc à la femme de prendre soin de ne pas tomber enceinte, et sa responsabilité si cela arrive. C’est à elle de supporter le poids de la médicalisation de son corps, les effets indésirables étant jugés trop forts en ce qui concerne la pilule masculine alors qu’ils s’apparentent à ceux de la pilule féminine. Un autre exemple est celui du clitoris, petit organe du plaisir méconnu chez la femme. Si il fait un retour en force depuis peu, il a longtemps été ignoré au profit d’un modèle sexuel qui repose sur la pénétration. De nombreuses femmes ignorent encore l’utilisation ou même l’existence de leur clitoris, et les gynécologues n’instruisent pas à ce sujet. En revanche, certains se permettent des remarques sur la manière de donner du plaisir à un homme. 

Dans quel mesure peut-on parler de paternalisme au sein du milieu médical? Nous verrons des cas concrets d’actes paternalistes récurrents. Quelles sont les conséquences de ce paternalisme? Au delà des critiques classiques que nous pouvons faire au paternalisme, pourquoi est-il problématique en médecine et plus particulièrement en gynécologie?

Pour étudier le paternalisme médical au sein du domaine gynécologique, nous nous appuierons sur des témoignages recueillis ou trouvés dans des recueils de témoignages, ainsi que sur des articles d’actualité. La véracité de ces témoignages et articles aura été préalablement vérifiée. Nous les analyserons d’un point de vue philosophique avec des auteurs tels que Michel Foucault, George Canguilhem, Judith Butler … et ferons appel à la médecine narrative initiée par Rita Charon pour proposer des exemples de résolution

 

  1. Le médecin comme porteur de pouvoir normatif 

a.Trois types de paternalisme et leurs conséquences 

 

Le paternalisme peut se manifester par une volonté de protéger la personne d’elle-même, c’est souvent de cette manière qu’il est compris en politique (avec l’obligation du port de la ceinture de sécurité par exemple). Néanmoins, le paternalisme reste la volonté d’imposer à autrui sa vision de la vie bonne. L’interdiction pour les femmes de porter des pantalons dans les années dix-neuf cent trente par exemple était un paternaliste qui n’avait pas pour but de protéger qui que ce soit, mais bien de faire respecter l’idée que les femmes ne sont pas les égales des hommes. Le paternalisme n’est pas nécessairement protecteur, du moins comme nous l’avons compris. En effet, le pater familia, nous l’avons dit, a tout pouvoir sur ses enfants. Dans l’antiquité romaine, l’honneur et la réputation de la famille sont plus importants que que la santé et la sécurité des enfants. Le père a tout pouvoir sur ses enfants, y compris le droit de vie ou de mort si ces derniers déshonorent la famille. A contrario, la mère, mater, n’a pas tout pouvoir sur ses enfants et a avant tout pour objectif de les protéger. Si le paternalisme était uniquement protecteur, nous l’aurions appelé maternalisme. 

Le paternalisme est donc vecteur normatif, l’honneur familial pouvant être mis en parallèle avec l’image de la société à laquelle il s’applique.  Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas parfois protecteur, mais il faut alors s’intéresser à ce qu’il protège. 

Nous avons distingué trois types de paternalismes pouvant se manifester lors de consultations gynécologiques: un paternalisme bienveillant, un paternalisme patriarcal et un paternalisme punitif. 

Le paternalisme bienveillant a pour objectif la protection de la patiente, de sa santé, mais n’a pas pour intention de heurter ni de perpétuer des schémas sexistes. Par paternalisme bienveillant, nous n’entendons pas paternalisme bénéfique, car en imposant une vision de ce qu’il faut faire, le paternalisme assujetti nécessairement. Les praticiens paternalistes souhaitent généralement protéger la patiente, et à ce titre lui imposent des examens au nom de leur mission de médecin.  Il va se traduire, par exemple, par un frottis non consentit mais effectué dans les règles de l’art. L’objectif est alors de détecter un potentiel cancer du col de l’utérus pour protéger la santé et la fertilité de la patiente. Pour autant, bienveillance ne veut ni dire bénéfique, ni dire acceptable. Ainsi, on protège ici la santé physique de la patiente sans prendre en compte ses préférences. Peut-être que cette patiente a vécu un viol, et que ce frottis peut faire ressurgir cette violence. Peut-être ne supporte-t’elle pas que l’on touche à son intimité, sans raison autre qu’une sensibilité spécifique. Peut-être alors préfère-t’elle le risque du cancer à la certitude de l’examen, et ce n’est pas au gynécologue de décider de la rationalité des préférences de sa patiente. D’abord car il n’a pas tous les éléments en main pour calculer ces préférences, ensuite parce que quoi qu’en dise la logique il n’y a pas d’outil universel pour le calcul de la rationalité des préférences individuelles. Ce paternalisme n’est alors pas bénéfique car il dispose d’un potentiel traumatique. Il n’est pas non plus acceptable car il positionne la patiente comme inférieure au praticien, moins capable de décider pour son bien car moins érudite. Ce que le praticien peut faire dans le cas où une patiente refuse un frottis alors qu’elle est une patiente à risque, c’est introduire de la narrativité dans sa pratique, tenter de comprendre le refus de la patiente, lui proposer des solutions et la mettre au courant des risques qu’elle prend. Si après une telle analyse la patiente refuse toujours le frottis, le praticien n’a aucune légitimité pour l’y obliger. 

Le paternalisme patriarcal, lui, va avoir pour objectif de reproduire des schémas normatifs genrés. C’est donc une forme de paternalisme qui va imposer à la patiente une vision de la vie bonne qui est celle du praticien; comme a pu le faire le clergé par exemple. Il va donc tenter de faire perdurer des normes patriarcales telles que l’idées de la femme destinée au plaisir, au bien être et au soin de son conjoint; ou encore l’idée selon laquelle une femme n’ayant pas d’enfants n’est pas pleinement accomplie. Ce type de paternalisme peut donner lieu à des dérives telles que l’homophobie (ou tout du moins une incompréhension face à l’homosexualité), l’incompréhension face aux sexualités libérées, la moralisation des femmes nullipares; et à des actes tels que le point du mari. 

La dernière forme de paternalisme que nous distinguerons, et qui découle directement de la deuxième, c’est le paternalisme punitif. C’est un type de paternalisme ambigu, car il se confond souvent avec le deuxième type et même parfois, paradoxalement, avec le premier. Ce type de paternalisme a pour but de heurter la femme dans sa chair lorsqu’elle dévie du système normatif du praticien. A l’instar du dolorisme, l’objectif est d’ouvrir de nouvelles portes de pensée grâce à la douleur.  Ce type de paternalisme va se traduire, par exemple, par un toucher vaginal non consentit et à caractère sexuel pour punir la femme de n’avoir pas encore eu de relations sexuelles ou au contraire d’en avoir trop avec trop de partenaires différents. 

Il peut donner lieu à des insultes tels que “salope” face aux femmes ayant une sexualité libérée, et peut aller jusqu’au viol à but punitif qui consiste par exemple à l’intrusion de doigts avec va et vient dans le vagin d’une patiente vierge trop longtemps selon le praticien. 

 

b.Corps et norme, pouvoir et vulnérabilité


Dans le cabinet du praticien, la patiente est vulnérable. Elle l’est à partir du moment où elle pousse la porte, car le médecin dispose d’une autorité sur elle. En effet, comme a pu le démontrer l’expérience de milgram, le médecin représente une autorité. Cela pose le médecin comme supérieur au patient, il détient une position de pouvoir légitimée par son savoir. Ce pouvoir, il l’a sur le corps de son patient, d’autrui. 

Sans qu’il ne fasse rien, la relation avec la patiente est donc déjà assymétrique. Une fois que la patiente s’allonge sur la table de gynécologie, sa position la rend encore plus vulnérable: allongée, les deux pieds dans les étriers, elle ne peut pas se relever d’un coup. Un grand pouvoir impliquant de grandes responsabilités, le médecin est donc doublement responsable de sa patiente, et doit prendre doublement soin d’elle. Or, ce n’est pas toujours le cas, et lorsque ça ne l’est pas, la vulnérabilité de la patiente peut être mise à profit pour que cette dernière serve de réceptacle à des reproductions normatives. Dans l’idéal, le geste gynécologique doit être à la fois consenti et nécessaire, et les paroles toujours bienveillante. Dans la réalité des faits, et mis à part les quelques sadiques de métier, ce n’est pas toujours le cas. 

Nous distinguerons ici différents types de gestes gynécologiques: les gestes consentis et non nécessaires, les gestes non consentis et nécessaires, les gestes non consentis et non nécessaires; puis nous aborderons la question de la parole dans le cabinet.  

De nombreux gestes sont consentis par les femmes alors qu’ils ne sont pas nécessaires. C’est le cas, par exemple, du toucher vaginal, examen désagréable et majoritairement inutile. Nous pouvons alors nous questionner sur ce consentetment. Qu’est-ce qui fait consentir une femme à un examen inutile et touchant à son intimité? Sa vulnérabilité, qui s’exprime de deux manières. Elle est vulnérable d’abord, nous l’avons dit, à l’autorité du médecin, du sachant. D’autre part, face à ce sachant, elle est vulnérable par son ignorance. Il lui est en effet difficile, à elle, qui n’est pas dans son domaine de spécialité, d’affirmer au gynécologue que l’examen qu’il lui propose est inutile. Il lui est difficile, d’abord, de savoir que cet examen est inutile: pour le savoir de source sûre, il faut avoir été lire les recommandations de la HAS, et il serait utopique de penser que nous pouvons lire les recommandations de cet organisme pour chaque examen auquel nous nous rendons. Quel valeur faut-il réellement donner au consentement dans ces conditions? Par ces gestes, le médecin peut, de manière assez insidieuse, reproduire des schémas normatifs. Prenons par exemple le cas du frottis et du toucher vaginal pratiqués lors de la première consultation. Cette dernière, qui concerne la plupart du temps de jeunes femmes vierges, est supposée être dédiée à la discussion autour de la sexualité et de la contraception.  Or, souvent, une batterie d’examens presque ritualisée est pratiquée lors de cette première consultation. Le premier contact qu’a la jeune femme avec sa sexualité est alors un objet métallique froid et les doigts gantés du praticien. On peut rêver mieux. Marie-Hélène Lahaye compare ces examens à un “droit de cuissage moderne”. Si l’aspect caricatural de la comparaison peut être discuté, cette dernière comporte néanmoins une part de vérité. Menée ainsi, l’entrée dans la sexualité est brutale, et on annonce de cette manière à la jeune femme que son intimité sera médicalisée sa vie entière. D’autre part, avant même qu’elle n’ait pu faire connaissance avec son corps, on le réifie et on met en évidence son aspect ouvert, augmentant ainsi sa vulnérabilité qui est alors triple: vulnérabilité face au praticien, vulnérabilité du jeune âge, vulnérabilité du corps ouvert. La répétition rituelle de gestes intrusifs présente ainsi la patiente à elle-même comme corps-objet, corps d’examen, dont la finalité est la santé de son utérus et sa fertilité. 

Il arrive également que des patientes refusent des gestes essentiels à leur bonne santé, tels que des frottis après 25 ans effectués en bonne et due forme. Le frottis est souvent réalisé sans explications (et donc sans consentement puisque le gynécologue ne demande pas son avis à la patiente), au milieu de toute une batterie d’autres examens non expliqués. Lorsque le praticien effectue néanmoins le geste, l’intention derrière peut bien être bienveillante, le geste n’en reste pas moins infantilisant et potentiellement destructeur. Un geste imposé et nécessaire est un geste paternaliste, car ainsi la patiente est considérée comme inapte à décider pour elle même. En effet, il met de côté la capacité de la patiente à mener sa propre balance coût-bénéfice. D’autre part, de nouveau, il la positionne avant tout comme objet ayant pour finalité l’utérus fertile. Cependant, peut-être peut-il se différencier du geste non consenti et non nécessaire, puisque ici le but n’est plus la santé de la patiente. De même, il est légitime de s’interroger sur le geste gynécologique consenti mais non nécessaire. Quel est l’intérêt, pour le gynécologue, de pratiquer ce type de geste? Résulte-t il d’une ignorance de la part du gynécologue ou bien d’une volonté de dominer la patiente, de l’écraser par le poids du corps médical? 

Enfin, certains gestes sont réalisés sans être ni consentis, ni nécessaires. C’est le cas par exemple des touchers vaginaux non consentis. Ce type de geste cumule les critiques que l’on a pu faire aux deux premiers, mais soulèvent plus aussi les interrogations des deux premiers. Qu’est-ce qui peut pousser un praticien à effectuer de tels gestes? Si on omet l’hypothèse de l’ignorance (certains praticiens effectuent cet examen de manière systématique dans le cadre d’une batterie d’examens qu’ils considèrent nécessaire), on peut supposer qu’ils ont un objectif de pénitence, relevant ainsi à la fois du paternalisme punitif et du paternalisme patriarcal. Ainsi, une femme à la sexualité trop tardive ou au contraire trop libre peut ainsi être forcée, par le praticien, à faire pénitence pour cet acte. 

 

Citons encore un dernier exemple de geste paternaliste, controversé depuis longtemps en ce qui le concerne et n’étant justifié par aucune raison de santé, il s’agit du point du mari. Lors d’un accouchement, il arrive que la tête du bébé ne puisse pas passer par le vagin sans pour autant justifier une césarienne. Il est alors nécessaire d’ouvrir légèrement le vagin, c’est ce qui s’appelle l’épisiotomie. Il faut bien évidemment recoudre après l'accouchement. Le point du mari est destiné à resserrer plus que nécessaire les tissus afin que les rapports, par la suite, soient plus agréables pour le mari. Mais ces rapports deviennent alors douloureux pour la femme. Il s’agit là très clairement d’une mutilation qui va contre l’article 41 du code de déontologie médicale: “Aucune intervention mutilante ne peut être pratiquée sans motif médical très sérieux et, sauf urgence ou impossibilité, sans information de l'intéressé et sans son consentement”, et pourtant pratiquée. Il est parfois même pratiqué sur des femmes n’ayant pas eu à subir d’épisiotomie. Il reste un acte rare, mais réel, et dont le but clairement identifié est le plaisir du mari. Il est réalisé sans le consentement de la femme. C’est un acte médical paternaliste qui révèle en plus un paternalisme social. Il révèle des normes corporelles très pesantes et sur lesquelles la femme n’a pas son mot à dire. La femme est ici considérée comme un objet de plaisir sexuel avant tout; son but premier et de donner du plaisir à son conjoint peu importe son plaisir à elle. Peu importe elle même d’ailleurs, puisque les conséquences d’un tel acte sont non seulement des douleurs lors des rapports sexuels, mais aussi des douleurs contraignantes dans la vie quotidienne: la femme ayant subit un point du mari se retrouve dans l’incapacité de porter des pantalons, s’assoir même devient difficile. 

Ces trois actes se différencient par leur utilité. Le frottis n’est pas toujours pratiqué dans les bonnes conditions d’utilité, mais il est nécessaire pour beaucoup de femmes. Il s’agit d’un examen désagréable mais souvent rassurant. Le toucher vaginal, examen potentiellement humiliant et traumatisant, en revanche ne revêt aucune utilité réelle mais sa pratique peut encore être attribuée à un manque d’actualisation des connaissances: beaucoup de gynécologues et de femmes le croient réellement utile. Le point du mari, en revanche, ne peut se targuer d’aucune utilité médicale. C’est le geste gynécologique paternaliste et autoritaire par excellence. 

 

Mais au delà du geste, certaines paroles peuvent s’avérer blessantes et normativisantes pour les patientes. Ainsi, des critiques verbales de la sexualité de la patiente peuvent parfois apparaître dans l’enceinte du cabinet, telles que des critiques verbales face à une sexualité libérée, des insultes ou encore des paroles homophobes. Le corps de la patiente peut également être critiqué, lui imposant ainsi une vision normative du corps de la femme et de ce qu’il doit être, la considérant avant tout comme objet de plaisir et donc comme devant être agréable à regarder. On peut remarquer par exemple des critiques sur la taille de la poitrine, des paroles grossophobes ou encore des remarques telles que “vous étiez plus jolie la dernière fois que je vous ai vue”. 

Malgré les nombreux progrès acquis, les femmes n’ont toujours pas la parfaite maîtrise de leur corps. Si elles peuvent faire valoir leur droit juridiquement, une sorte de système juridique parallèle s’est développé au sein des institutions médicales. Elles ont le droit d’obtenir la contraception qu’elles désirent, avec ou sans enfants, mais doivent néanmoins batailler pour en obtenir certaines. Elles ont le droit de recourir ou non à l’IVG, mais ces parcours sont encore trop soumis à des leçons de morale et à des maltraitances physiques ou psychologiques. 

La gynécologie et l’obstétrique, supposées être protectrices, se transforment alors en instances avilissantes. Soit par excès de désir de protection, soit par une sorte de moral du bien commun. Excès de désir de protection lorsque la femme se voit imposer une méthode de contraception au lieu d’une autre par exemple; morale du bien commun lorsqu’on essaye d’imposer un renoncement à l’IVG ou au contraire une IVG par exemple. Le corps n’appartient alors plus à l’individu, mais est remis entre les mains d’une instance. 


 

c.La santé dans le milieu gynécologique: une triple définition

 

La définition de la santé dans le domaine médical pose problème. En effet, selon la définition de l’OMS,  «La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité». Mais en gynécologie, cette définition pourrait également s’accompagner d’une nécessité de fertilité. En effet, l’attention est portée en gynécologie avant tout à la fertilité qui est considérée dans le milieu gynécologique comme prioritaire. Les femmes sont donc parfois amenées à prendre plus soin de leur utérus que de leurs autres organes. 

Revenons sur cette question d'un cancer systématiquement dépisté, bien au-delà des recommandations faites par la Haute Autorité de la santé alors qu’il n’est pourtant que le 10e cancer chez la femme en France. L’argument parfois avancé et celui de la fertilité. Une des manières de lutter contre ce cancer c'est de retirer l'utérus ou une partie de ce dernier. Nous pouvons émettre l'hypothèse qu'il existe dans cette vision d'un cancer d'une gravité extrême l'idée selon laquelle la femme doit avoir des enfants pour être pleinement accomplie. La stérilité serait alors un drame pour toutes les femmes. 

La santé, dès lors, n’est plus un état de complet bien être physique et mental mais intègre en plus la fertilité. Hors, cette définition de l’OMS pose déjà problème car nous serions tous malades si nous l’écoutions. Jusqu’à quel point la stérilité peut-elle être considérée comme une maladie? L’est-elle lorsque la femme ne s’en plaint pas? L’est-elle lorsqu’elle est choisie? En effet, il est très difficile en France d'obtenir une stérilisation volontaire, une dizaine de gynécologues sur tout le territoire la pratiquent. Au Etats-Unis, en revanche, elle est un des moyens de contraception les plus répandus. Dans certains états des états unis, l’avortement est pénalisé,mais la stérilisation volontaire est partout légale et facile d’accès. En France, l’avortement est dépénalisé, la stérilisation volontaire aussi mais elle est tellement difficile d’accès que l’on pourrait considérer qu’elle est interdite, de fait, par le corps médical. Si les arguments concernant l’avortement peuvent encore reposer sur l’idée qu’il s’agit là d’une vie humaine autre que celle de la personne qui la porte (c’est un autre débat dans lequel nous n’entrerons pas), ceux concernant la stérilisation sont éminemment paternalistes car ils refusent à la femme un pouvoir sur son propre corps. 

  1. La norme systématique: inflexibilité des idées 

  1. La femme, le monstre et l’enfant

 

Si ce pouvoir est refusé à la femme, c’est que celles qui ne veulent pas d’enfants sont considérées comme des monstres. Nous sommes encore tributaires du mythe de l’instinct maternel. Toute femme qui n’aurait pas cet instinct ne serait pas réellement femme, serait monstrueuse. Toute femme ne souhaitant pas porter d’enfants est encore considérée comme une étrangeté. On peut le voir face aux problèmes du DIU et de la stérilisation volontaire, mais aussi face à toute la culpabilisation qui entoure l’IVG. 

La patiente qui choisit de procéder à une IVG n’est pas une patiente classique: là où le médecin est habituellement le prescripteur, c’est alors elle qui joue ce rôle. C’est elle qui choisit d’avorter. La femme a alors la pleine responsabilité de son corps. Pourtant, de nombreux praticiens restent paternalistes face à ces patientes. La pratique de l’avortement est encore moralisée et marginalisée, transformant ce geste anciennement libérateur par excellence en vecteur normatif. Les femmes ayant recours à l’IVG sont loin d’être en marge de la norme: on estime que 40% des femmes auront recours à l’IVG au cours de leur vie. Selon l’INED, on comptabilise 0,51 avortements par femme en 2016, soit un peu plus de la moitié de la population. Malgré ce chiffre, les patientes sont régulièrement infantilisées. La faute est portée par la femme qui, pas assez responsable, aurait mal utilisé sa contraception. D’autre part, la femme choisissant une IVG est souvent considérée comme mauvaise, le potentiel traumatique de l’IVG n’est pas dans l’acte lui-même mais dans toute la moralisation qui l’entoure. Si une partie des avortements sont effectivement le résultat d’une prescription contraceptive non suivie, de multiples facteurs s’y ajoutent. On peut observer en France une norme contraceptive souvent imposée aux femmes et qui ne répond pas nécessairement à leurs besoins et à leur mode de vie. Ainsi, lorsque la femme n’est pas considérée comme monstrueuse dans sa volonté de ne pas avoir d’enfants, elle est infantilisée quand à sa prise de contraception. 

Les cas de refus de stérilisation sont pratiquement systématiques, alors que les cas de refus de DIU sont très courants. Le nom trompeur de stérilet qui a été donné au DIU pendant des années a fortement nuit à sa réputation. Beaucoup de gynécologues et de femmes croient encore qu’il a un potentiel stérilisant, ce qui est faux. Dans tous les cas, et quand bien même le DIU rendrait effectivement stérile, ne serait-ce pas à la femme de prendre une décision finale en ce qui concerne son propre corps après information? 

Ces refus témoignent encore de l’obligation sociale et normative d’enfanter ou de vouloir enfanter. Si le gynécologue refuse le DIU à la femme, et il en est de même pour la stérilisation, c’est parce qu’il présume que la femme va regretter son choix par la suite même si elle lui affirme le contraire. En agissant ainsi, le gynécologue suppose que la femme doit mettre au monde, il lui impose un système normatif et une certaine vision de la vie bonne, mettant ainsi de côté son droit à se définir elle-même en tant qu’être humain. Prenons par exemple le cas d’une femme subissant des menstruations particulièrement douloureuses et ne souhaitant, à coup sûr, pas d’enfants. La stérilisation serait, pour elles, une excellente solution. Mais elle aura trop de difficultés à accéder à ce moyen de contraception pour finalement en profiter. Dans le cas du stérilet en cuivre, c’est le seul moyen de contraception possible pour certaines femmes. Le leur refuser, c’est leur faire risquer une grossesse non désirée. L’injonction sociale d’avoir des enfants et l’idée de l’instinct maternel se sont transplantés dans le monde de la médecine, condamnant les nullipares à batailler pour obtenir le moyen de contraception qu’elles désirent ou à se résigner à un autre moyen, alors même que rien ne prouve l’existence d’un “instinct maternel”. 

  La prescription de la contraception devrait, selon le modèle BERCER de l’OMS, donner lieu à une consultation dédiée dans laquelle le médecin exposerait à la patiente tous les moyens de contraception, leurs avantages et leurs inconvénients. La prescription devrait alors résulter d’une discussion entre la patiente qui sait, par exemple, si elle sera rigoureuse dans sa prise de pillule, si elle sera capable de supporter l’intrusion d’un DIU, ou encore si elle sera capable de supporter l’incision pour le retrait de l’implant; et le praticien qui sait si la contraception peut-être dangereuse pour la patiente en fonction de ses possibles pathologies et de son style de vie (problèmes cardiaques ou de circulation sanguine, patiente fumeuse, patiente atteinte d’obésité…). Dans la réalité des faits, le praticien pense encore trop souvent mieux connaître que la femme ce qui lui correspond alors que, dans le cas particulier de la contraception, les deux sont sur un pied d’égalité. Les femmes qui viennent consulter avec une demande de contraception particulière se sont souvent informées sur cette demande. Ainsi traitée, la femme est rabaissée au rang de petite fille 

Cela nous amène au dernier point mis en surbrillance par le problème du DIU: l’obligation de désirer et d’avoir un enfant qu’elles auront porté pour les femmes en France. Il y a, en France, un devoir de maternité. Même si beaucoup de praticiens pensent encore que le DIU apporte un risque de stérilité, une fois qu’ils en ont averti leur patiente le choix devrait être entre les mains de cette dernière. Or, les patientes ne désirant pas d’enfant sont très souvent jugées comme n’étant pas pleinement conscientes et on leur refuse la pose de stérilet malgré leur non-désir de maternité. C’est pour cette raison que le DIU est si difficile à obtenir pour les femmes nullipares. L’accès à la stérilisation est encore plus complexe, presque impossible. Alors qu’aux Etats-Unis cette méthode de contraception radicale est courante, en France elle est presque inconnue et pratiquement systématiquement refusée bien que légale. La fertilité est considérée comme un don, et l’absence de désir d’enfants comme passager ou pathologique. 

Qui dit grossesse non désirée dit bien souvent IVG. Or, obtenir une IVG est un véritable parcours du combattant. Là encore, la patiente est bien souvent infantilisée. Certains praticiens refusent une IVG sans rediriger la patiente vers un collègue et moralisent la prise de décision d’IVG, voir mènent une désinformation sur cette dernière (en arguant par exemple un risque de stérilité ou de dépression). La femme est ici encore conçue comme nécessairement reproductrice, disposant d’un instinct maternel naturel. L’IVG est alors conçue comme un acte monstrueux. Les conséquences d’un tel comportement pour les femmes sont bien entendu dramatiques, tout comme le sont d’ailleurs les conséquences d’une IVG forcée. Ainsi, une femme qui ne se sent pas prête à élever un enfant pour quelque raison que ce soit se trouve forcée de le faire néanmoins

Une sorte de morale de la connaissance est imposée aux femmes qui ont recours à l’IVG. Si certains membres du circuit s’abstiennent de commenter l’état et la décision de la femme concernée, d’autres ne s’en privent pas. Bien souvent, la faute est mise sur la femme: ce serait elle qui aurait mal utilisé sa contraception, faute de rigueur ou de connaissance qu’elle aurait dû acquérir à ce sujet. La patiente se trouve alors infantilisée, car sa capacité à être responsable d’elle même et de sa contraception est remise en cause. Les patientes qui recourent à une IVG ont souvent une part de responsabilité en effet, puisque l’efficacité théorique des contraceptions est très élevée. Cependant elle n’est généralement pas la seule à porter cette responsabilité, loin s’en faut. Nous avons parlé en première partie des échecs contraceptifs et du manque de dialogue entre les femmes et les praticiens, duquel résultent de mauvaises réponses contraceptives et des échecs de contraception. Une femme qui a oublié de prendre sa pilule par exemple, et qui n’aura pas pris de contraception d’urgence (comme la pilule du lendemain) sera effectivement responsable de cet oubli. Mais est-ce réellement elle qui, dans un premier temps, aura choisi ce moyen de contraception de plus en plus considéré comme contraignant? Était-elle avisée des risques d’un oubli? Et le partenaire de cette femme se sera-t-il avisé de savoir si oui ou non elle a pensé à cette contraception? Utilise-t’il lui-même une contraception? La femme concernée a-t-elle bien été informée des différents moyens de contraception desquels elle pouvait disposer soit par son praticien soit au sein de l’espace publique? Était-elle avisée de l’existence d’une contraception d’urgence, de ce que cette dernière comporte de risque, d’où se la procurer et à quel prix? Ces questions nous permettent de constater que la responsabilité est loin d’appartenir à la femme seule. Le contraste est assez frappant entre ce que l’on fait peser sur le dos des femmes et la tendance qu’ont les praticiens (et la société en général) à les traiter comme des petites filles. 

Une autre violence morale est infligée aux femmes qui ont recours à l’IVG. Il ne semble en effet pas socialement acceptable que cet acte médical puisse laisser une femme indemne. Pourtant, cet aspect psychologique est fortement contredit par plusieurs études scientifiques. Ce qui est également révélé par  les difficultés de parcours rencontrées tout au long du processus de l’avortement, c’est une certaine conception sociale du corps de la femme. Dans la société française, la norme familiale et celle de l’instinct maternel est très forte.  Dans les représentations sociales, une femme qui n’a pas d’enfant ne s’est pas totalement réalisée. Un enfant est considéré comme l’aboutissement d’une vie féminine, plus qu’une carrière ou qu’une relation amoureuse longue et épanouie par exemple. 68 % des femmes et 62 % des hommes considèrent qu’une femme ne peut pas vraiment réussir sa vie si elle n’a pas eu d’enfant, mais 49 % des femmes et 54 % des hommes considèrent qu’un homme ne peut pas vraiment réussir sa vie sans enfant (CSF 2006). Le désir d’enfant, naturel et universel dans l’imaginaire populaire, l’est encore plus pour lorsqu’il concerne la  femme. Or; si il est difficile d’analyser dans quelle proportion le désir d’enfant est naturel et dans quel proportion il est culturel, il est plus aisé de critiquer l’idée que les femmes ont naturellement plus le désir d’enfanter que les hommes. La catégorisation homme/femme obligatoire suppose la procréation obligatoire. L’idée de la femme-matrice, qui doit procréer pour assurer la perpétuation de l’espèce, est particulièrement critiqué dans la théorie du genre. L’idée de se sentir femme est très liée à celle de se sentir mère. A contrario, cette idée sert également à illégitimer la volonté d’avoir des enfants dans les couples homosexuels. L’idée de la maternité comme désir naturel et celle de l’homosexualité comme phénomène contre-nature sont très liées. L’un sert à argumenter pour l’autre et vice-versa. Cette argumentation est celle utilisée par les militants de la manif pour tous. Les femmes et les hommes homosexuels ne peuvent se reproduire naturellement avec l’être aimé, alors même que le désir d’enfant est supposé naturel. Dans un couple homosexuel il serait alors honteux de désirer un enfant, d’autant plus que cet enfant n’aurait pas un père et une mère. En réponse à cela, nous pouvons nous questionner sur les véritables motivations du désir d’enfant. N’est-ce pas plus l’envie de partager sa vie avec un être avec lequel on peut partager (ses passions, ses savoirs, son mode de vie par exemple) qu’un désir naturel qui motive la parentalité? Dans ce cas, d’autres motivations peuvent légitimement être prioritaires dans les couples hétérosexuels, et les couple homosexuels sont en droit d’avoir également cette envie. La norme procréative est à repenser. Dans le cas de la contraception, cette norme est visible à travers le refus manifeste de la part de nombreux praticiens de faire bénéficier une femme nullipare du DIU, et des difficultés d’accès à une contraception définitive. Dans le cas de l’avortement, cela est visible à travers l'infantilisante et parfois la pathologisation des femmes ayant recours à l’IVG. Le corps de la femme est ainsi objectivisé, transformé en corps nécessairement procréant que ce soit en puissance ou en acte. Cette norme s’observe également à travers l’injonction pour les femmes qui ont recours à l’avortement de ressentir des douleurs psychologique. Si les femmes qui ont eu recours à l’avortement présentent, dans certaines études, plus de troubles psychiques que celles qui ont poursuivi une grossesse initialement non prévue, cet écart était déjà enregistré avant le recours à l’avortement et ne saurait donc lui être imputé. Paradoxalement, le refus d’IVG de la part de la femme peut également être considéré comme moralement réprouvable: en plus de la norme de la maternité, on observe une norme familiale. L’enfant doit naître dans le cadre d’un couple ou le père et la mère sont engagés dans une relation stable et ont les moyens financiers d’assumer leurs enfants. Les parents ne doivent être ni trop jeunes, ni trop âgés. Si le cadre est effectivement important pour assurer le bonheur d’un enfant, ces critères peuvent être remis en question. Une femme seule ne peut-elle pas assurer le bonheur de son enfant? Si un minimum d’aisance financière est nécessaire, doit on néanmoins considérer que les couples proches de la précarité ne sont pas légitimes dans leur projet parental? La définition d’un cadre fixe et stricte pour “la bonne parentalité” est extrêmement complexe. 

Le principal problème rencontré par les femmes lors des parcours abortifs est celui des violences morales. Si l’IVG est considérée comme traumatisante, on peut se questionner sur ce qui crée ce traumatisme. Est-ce réellement l’IVG en elle-même où les pratiques qui y sont associées? L’infantilisation, la moralisation, le fait que la patiente ne puisse pas toujours choisir ce qui lui convient le mieux sont certainement des causes de traumatismes psychologiques. D’abord parce qu’il y a culpabilisation, mais également parce que la femme n’a alors pas réellement le contrôle de son propre corps. Elle appartient, en quelque sorte, à quelqu’un et à quelque chose d’autre: au praticien, à la médecine et à la société. 

  1. La banalisation des examens 

 

L’un des principaux problèmes de la gynécologie contemporaine, c’est qu'elle laisse très peu de place à l'individuel et à la spécificité le corps des femmes est donc à la fois hyper médicalisé et traité de la même manière pour toutes. Ainsi la médecine et robotisée, elle fonctionne sur un système de procédures qui ne sont pas remises en compte telles que la consultation systématique comportant un frottis (examen qui n'est pas nécessaire avant 25 ans), un toucher vaginal examen maintenant reconnu comme inutile dans la grande majorité des cas, et l'échographie endovaginale. Ces examens sont particulièrement invasif, surtout si on prend en considération l'aspect intime de l'organe envahi. En même temps qu'une manière d'expédier la consultation en ne se posant pas plus de questions sur la patiente, étant donné que ces examens sont considérés comme nécessaire et suffisants, ils sont une manière de perpétuer des normes sociales que le médecin a appris bien entendu dans sa vie quotidienne mais qu’il a également intégré durant son cursus de médecine. En effet, en médecine dans les études on peut observer ce que l'on appelle un curriculum caché. Ce sont des rituels imposés aux jeunes internes qui arrivent dans un nouveau service et qui perpétue des pratiques archaïques. Ils sont visibles sur les fresques dans les salles de repos des médecins. il comporte des pratiques de bizutage tel que par exemple la nudité et les positions humiliantes pour des femmes internes. Ainsi intégrée, la norme sociale de la femme comme corps avant tout sexuel et reproducteur n'est pas remise en question par les praticiens qui pourtant aurait peut-être pu la remettre en question au tout début de leur cursus.

La première consultation est supposée être dédiée à la discussion autour de la contraception. Or, lors de cette consultation, de nombreuses jeunes femmes se retrouvent à subir des examens invasifs tels que des frottis. Ces examens invasifs ont lieu pratiquement à chaque consultation, et cela allant contre les recommandations de la HAS. En effet, ces examens sont bien souvent considérés par les professionnels comme insignifiants, car ils ne se font qu’en surface à l’entrée du vagin. Mais c’est plus le caractère intime qui fait le caractère très invasif de l’examen ici. 

Est systématique également la prescription de contraception. De nombreuses contraceptions sont actuellement disponibles sur le marché afin de répondre au mieux aux besoins des patientes et ainsi diminuer les risques de grossesse non désirée. 

D'autre part parmi les facteurs aggravants nous trouvons l'utilisation prolongée c'est-à-dire de plus de 5 ans d'un contraceptif oral. Les contraceptifs oraux sont les premiers contraceptifs prescrits en France. il y a quelque chose d'incohérent de la part des gynécologues à insister pour effectuer un dépistage précoce qui est déconseillé par la Haute Autorité de la santé d'un cancer dont les risques sont augmentés par la prise d'un contraceptif oral qu’eux même prescrivent très fréquemment au détriment d'autres contraceptifs reconnus comme moins dangereux. 

72% des IVG sont réalisées sur des femmes qui sont sous contraception. Nous pouvons alors légitimement penser que c’est le modèle contraceptif qui doit être remis en cause. Dans 42% des cas, la contraception utilisée est une méthode médicale théoriquement très efficace. La pilule, par exemple, est théoriquement efficace à plus de 99%. Mais son efficacité pratique est bien moindre, il s’agit d’un cachet hormonal, à prendre quotidiennement et à heure fixe. C’est une méthode de plus en plus perçue par les femmes comme contraignante et qui est la cause de nombreux échecs de contraception. Pour des femmes qui ont tendance à ne pas être rigoureuses dans leurs prises de prescription, ou qui voyagent beaucoup, ou qui ont un emploi du temps chargé qui ne leur permet pas nécessairement de prendre leur pilule discrètement (car la contraception reste un tabou) en temps et en heure (avec des réunions par exemple), cette méthode n’est certainement pas la plus adaptée. Pourtant, elle continue à être prescrite parfois alors même que la patiente a notifié de ces problèmes, et sans proposer d’alternatives telles que le DIU ou l’implant. L’implant est un dispositif placé dans le bras de la patiente. Il diffuse des hormones qui bloquent l’ovulation. Cette méthode est théoriquement légèrement moins efficace que la pilule, mais en pratique elle l’est beaucoup plus. En effet, l’implant une fois posé la femme peut l’oublier pendant trois ans. Elle doit ensuite le changer. Pour les catégories de femmes citées plus haut, cette méthode semble effectivement plus adaptée. Le DIU, quand à lui, est posé à l’intérieur de l’utérus. Il existe deux types de DIU: un qui diffuse des hormones, et un en cuivre qui rend les spermatozoÏdes inactifs. Le DIU est fonctionnel pendant 5 ans au minimum.Le DIU au cuivre est moins efficace que l’implant ou que le DIU hormonal, mais il présente un énorme avantage: celui de pouvoir être prescrit aux femmes qui ne peuvent pas prendre d’hormones (ce qui est le cas pour les femmes ayant eu une thrombose par exemple). 

Trois problèmes se posent alors d’un point de vue de la relation médecin-patient. Tout d’abord, le médecin donne ici des informations qui ne sont pas à jour. Cela peut résulter d’un problème de formation du praticien si il est jeune, mais les jeunes praticiens sont plus ouverts au DIU que les praticiens de longue date. Cela peut aussi résulter d’un manque d’autoformation de la part du praticien: les recherches scientifiques évoluant en permanence, le praticien doit se tenir au courant de ces dernières afin de ne pas donner des informations obsolètes. D’autre part, cela arrache à la femme une décision qui devrait lui appartenir car elle concerne son corps. C’est une tentative d’appropriation collective du corps féminin par le normatif: en imposant un modèle contraceptif, on impose une contrainte; en imposant la pillule, on impose le rappel quotidien de la fonction procréative du corps féminin. Enfin, l’exemple du stérilet et de la ligature des trompes révèle le comportement de la société face à l’enfantement: une femme doit nécessairement enfanter. 

 


 

  1. Le corps insensible 

Consentir cela viens de com sentirai. Ceci signifie en latin sentir avec. Le consentement n'est malheureusement que trop peu pris en compte durant les consultations. On observe par exemple des touchers vaginaux sur patiente endormi au bloc opératoire qui ont fait scandale récemment. Le consentement de ses patientes n'avait pas été recueilli. le problème n'est pas le fait d'effectuer un toucher vaginal sur des patientes endormi au bloc au bénéfice de l'éducation de jeune médecin. Le problème c'est bien celui du consentement. Et justement les médecins ont argué que cela n'était pas bien grave finalement. Or pour les patientes ayant subi ces touchers vaginaux, cela était grave même si elle n'avait rien pu savoir jusqu'à ce qu'une interne révelle ce scandale. c'est alors grave parce que leur corps est exposé contre leur propre volonté et traiter comme objet pédagogique c'est-à-dire avant tout comme objet donc comme corps insensible. Le problème du consentement c'est que sans consentement on considère le corps comme avant tout insensible. C'est pour cela qu'il est important. Demander le consentement du patient c'est lui demander si lui se sent lui-même. S’il accepte quelque chose pour lui-même. Mais consentir ce n'est pas forcément dire oui, c’est dire oui et accepter. ainsi beaucoup de patientes acceptent certains examens parce que le gynécologue a fait pression sur elles ou parce qu’il les a menacé de cancer , ou encore parce qu’il a insisté lourdement. le consentement n'est pas alors réel il ne suffit pas d'un oui pour consentir. La femme qui se retrouve avec son conjoint qui insiste lourdement pour avoir une relation sexuelle alors qu'elle veut dormir et qui finit par accepter de pouvoir finalement dormir tranquillement n'a pas consenti. Il en est de même pour la patience qui se rend chez le gynécologue lorsque ce dernier lui propose un toucher vaginal et ne la laisse pas sortir tant qu'il n'a pas réalisé cet examen. Elle veut seulement rentrer chez elle elle finit par l'accepter pour pouvoir finalement sortir d'ici. Si la patiente accepte en examen parce qu'il s'agit d'une autorité médicale mais quand même temps elle est un recul face à cet examen l'empathie du médecin est supposé sentir et comprendre sur recul tout en langage corporel pas avec ce recul tout un langage sur le visage tout en langage ne serait-ce que sur la peau.le consentement comme exigence juridique à occulter cette vision du consentement plus marginalisé du consentement comme sentir avec du consentement comme sensation comme émotion comme ressenti. Une femme qui a subi des violences gynécologique ou sexuel ne se comporte pas la plupart du temps de la même manière chez le gynécologue. Il est fort dommage que les praticiens ne soient pas formés à réagir face à ce type de comportement par exemple des refus d'examen pourtant essentiels, refus accompagné d'une peur ou d’un dégoût goûts très marqué.

sentir avec ses aussi sentir des douleurs de la patiente, douleur revient trop souvent négligée au sein du corps médical et même au sein de la société. prenons l'exemple de l'endométriose qui est une maladie qui est trop souvent négligée. on a tendance à répéter aux femmes qu'il est normal que leurs règles soient douloureuse qu'il ne faut pas que ça les définissent qu'il ne faut pas que ça les empêche de vivre qu'il ne faut pas que ça les empêche d'aller travailler ou de faire du sport. Pourtant Laure Manaudou qui participe aux jeux olympiques tout en ayant ses règles cela semblait alors héroïque à une grande majorité des femmes.la douleur des règles varie d'une femme à une autre et même d'un mois à un autre et peut parfois être handicapantes et effectivement définir l'individu. Une femme ayant une endométriose ressentir à tous les mois une douleur atroce et profondément handicapantes l'endométriose est une maladie invalidante il est temps de le reconnaître or cette maladie est encore bien trop souvent sous diagnostic et aucune solution n'est proposée aux femmes subissant cette maladie. On leur dit seulement qu'elles sont trop douillette. 

L'examen également peut être particulièrement douloureux pour certaines femmes. Et encore aucune solution ne leur ai proposé. Là encore on leur dit qu'elles sont trop douillette ou trop prudes. Une femme ayant subi des violences sexuelles ou gynécologique faut développer ce qu'on appelle le vaginisme. Son col refuse alors de s'ouvrir à toute pénétration toute présentation et forcément forcer et douloureuse. Il s'agit là d'un mécanisme de défense. D'ailleurs pas besoin d'avoir subi des violences sexuelles pour développer ce type de troubles même pour développer une douleur face au spéculum ou à la sonde endovaginale mais ces femmes sont plus susceptibles de développer ce type de trouble. La majorité des femmes se force lors d'une relation sexuelle ou accepte des examens qu'elle souhaiterait ne pas accepter chez le gynécologue. Cela laisse des séquelles. Donc chacune se sort différemment. Pour certaines et il en est de même pour les règles cela n'aura aucune influence sur leur vie et effectivement elles ne sont pas défini par ces violences. Cela ne fait pas d'elle des femmes plus fort et cela ne fait pas des autres des femmes faible. Ce sont juste de manière différente de réagir.. On ne peut pas continuer à demander aux femmes d'accepter pénétration dans le vagin de tous types d'objets en les accusant de trop douillette si elle refuse. Le problème n'est pas autant celui de la douleur que celui de la gêne et du dégoût qui prennent alors la vie entière de la patiente dans certains cas qui peut développer des syndrome de stress post-traumatique ou encore des rituels d'hygiène compulsifs. Refusant de se mettre à la place de la patiente en infantilisant et en revenant la faute sur elle le médecin la met en danger psychologique et le premier principe de la médecine premium non nocere mais alors absolument pas respecté.

Certains cherche une écologique peu vêtement consenti est nécessaire et du coup exercé par le médecin. Le problème de ce manque de consentement ce n'est pas l'intention qu'il y a derrière qui est plutôt en soi une bonne intention et bien qu'il mette de côté la patiente en tant que personne humaine c'est-à-dire en tant que personne pensantes émotive et on histoire et une vie active le mets de côté sa capacité à mener sa propre balance coût-bénéfice. Ce paternalisme est bienveillant puisque l'intention première et la santé de la patiente mais il n'est pas pour autant acceptable il met tout le temps en danger la patiente quand geste non consenti et non nécessaire. prenons l'exemple d'un frottis qui est nécessaire fait dans les règles de l'art sur une femme de plus de 25 ans ayant des relations sexuelles mais non consentis. il relève de la définition pénale du viol et puis réactiver des souvenirs traumatiques ou nuire à la sexualité de la patiente. Il pleut aussi découragé la passion d'avoir un suivi gynécologique régulier. ce geste a donc des conséquences importantes sur la vie de la patiente et ne doit jamais être pratiquée sans consentement.

Certaines douleurs sont également infligées dans un objectif punitif ça peut être le cas dans toucher vaginal avec va et vient sur une patiente dans la sexualité ne plaît pas au médecin selon sinon personnelle à lui par exemple une passion de 25 ans n'ayant pas encore eu de relation sexuelle ou une patiente de 17 ans ayant trop de partenaire à son. ça peut également être le cas par exemple lors d'une IVG si aucune anesthésie minéralisée afin qu'elle a que la passion entretiennent la leçon il relève à la fois du paternalisme bienveillant puisque l'idée ici et alors de mener la patiente à changer ses comportements qui lui nuit selon le praticien. Il est en même temps punitif et profondément patriarcal. On trouve ici l'oxymore d'une bienveillance profondément inacceptable. L'intention du pas du praticien est à la fois bonne et mauvaise elle est bonne dans le sens où elle va amener la patiente et plus heureuse mais elle est mauvaise dans le sens où elle veut le faire mais en posant des normes que la patiente refuse de suivre. Et plutôt que d'amener la patiente a une vie meilleure il l'amène un enfer sur terre.

Comme l’a montré Michel Foucault, l’individu malade est à la fois sujet et objet de sa propre connaissance [7]. Il faut donc inverser l’objectif du savoir du médecin, qui n’est pas prioritairement de satisfaire à son désir d’accumuler des connaissances sur la maladie, mais de soigner ou d’accompagner l’homme souffrant. Depuis les années 1970, les progrès de la biologie fondamentale et de la génétique moléculaire ont transformé notre rapport au savoir et au pouvoir. Le médecin n’est plus le seul dépositaire du savoir et sa compétence est remise en question de manière permanente. L’explosion des connaissances, accessibles à tous sur des bases de données rend nécessaire l’analyse et la synthèse des données disponibles, dans lesquelles le malade prend une part active. Le développement de l’éthique médicale pour le soin et l’expérimentation humaine, la hiérarchisation du savoir (evidence based medicine) encadrent l’action du médecin au quotidien. Les travaux de psychologie cognitive donnent des éléments pour développer les capacités d’écoute du thérapeute. Dans cette optique de meilleure écoute, le dialogue médecin patient a nettement évolué ces 20 dernières années. Le médecin et le patient sont devenus des partenaires pour mieux comprendre l’expression de la maladie. Le médecin doit apprendre à écouter et apprécier l’individu souffrant, et à deux, ils doivent construire et gérer le programme thérapeutique.

 

  1. La femme face à elle même à travers le gynécologue 

  1. L’acceptation des violences 

 

Dans les témoignages que nous avons recueilli nous pouvons constater que pour certaines femmes le fait de ne pas avoir donné un consentement explicite face à un examen intrusif n'est pas une violence gynécologique ni un examen imposé il s'agit seulement d'un passage obligatoire sur lequel elles n'ont pas leur mot à dire. Les femmes acceptent ainsi les violences quand même intraseec même alors nature de faim. Ces violences sont pour elle normal. on peut constater dans l'opinion publique qui est visible dans les commentaires des articles de grands journaux ou encore dans ceux du livre noir de la gynécologie différents comportements face à ces violences. Certaines les reconnaissent et les critiques mais d'autres perçoivent ce type de plante comme du féminisme exacerbée et de faux problèmes finalement pas bien important. d'autres enfin accepte ses examens de manière inconditionnel au nom du devoir du médecin. Mais quel est le devoir du médecin sinon de soigner souvent nuire sans nuire. Si ce second font n'est pas respecté le médecin n'a pas respecter son devoir. bien entendu il est impossible que le médecin trouve toujours une manière de soigner une pathologie si la patiente refuse tous les examens qui lui sont oubliez tout en ne lui disant pas. Il s'agit alors du choix de la patiente qu'est-ce qui peut justifier que le médecin lui impose ses examens ?

La désobéissance à l'état est assez fréquente. en tout cas dans nos états démocratiques occidentaux contemporains. Bien sûr elle est bien moins fréquente dans les états totalitariste où les individus risque la peine de mort pour une telle contestation. L'État n'est pas moins légitime dans sa capacité a décidé de la vie des individus que le médecin. Pourtant si la désobéissance civile et assez fréquente, notamment à travers par exemple de manifestation, la désobéissance médicale n'est que marginal. Nous pouvons nous demander pourquoi un tel pouvoir du médecin sur le patient. Peut-être car le médecin peut menacer le patient de mort à cause de sa pathologie et nous nous retrouvons alors dans la même situation que dans un état totalitariste, c'est alors l'avis du patient qui est mise en danger. Mais ce dont je n'ai que la fictif virgule certes il faut que la patiente se renseigne pour savoir qu'un frottis avant 25 ans et absolument pas nécessaire, mais si vraiment elle ne veut pas réalisé d'examen pourquoi ne va-t-elle pas voir un autre praticien pour vérifier l'information ? Ce n'est pourtant pas la faute de la patiente si elle accepte ses examens. Le pouvoir du corps médical sur les patients est un phénomène assez étrange. De nombreuses femmes ciply pour une partie qui touche à leur intimité pour laquelle seulement elle seule devrait pouvoir décider. Nous n'avons pas pour l'instant de réponse à ce phénomène virgule le simple pouvoir de la blouse blanche semble l'expliquer. Il s'agit alors d'un pouvoir extrêmement psychologique. pourquoi est-il si facile de désobéir à l'état est si difficile de désobéir au médecin ?

Ogien, dans de la désobéissance civile affirme “Tel est, en définitive, le paradoxe de la désobéissance : ne peuvent défendre leur revendication ( claim ) que ceux à qui leur consentement a été demandé (et qui pourraient donc à bon droit le retirer), que ceux qui participent à la conversation de la justice. Mais que peuvent faire ceux à qui l’on n’a rien demandé ?”. Le problème peut se poser d’un point de vue médical. La patiente à qui on ne demande rien et à qui l’on fait des examens n’a pas consenti. A t elle réellement la possibilité de dire non? 

b. La parole bloquée

 

Depuis quelques années il a pas celui d'hier face à la violence gynécologique et obstétrical. Ce mémoire n'est pas le premier ouvrage de ce genre. Une sorte de féminisme de la quatrième vague a pris en charge le problème des violences gynécologiques et obstétricales. Non pour le féminisme de la troisième vague la gynécologie est-elle libératrice, elle est devenue oppressive alors actuelle à cause d'une surmedicalisation du corps féminin qui a été effectivement poussée dans un premier temps par le féminisme car l'utilisation de la pilule virgule l'accès à l'IVG virgule la surveillance désinfection et maladies sexuellement transmissibles a permis une libération du corps de la femme. Mais aujourd'hui cette même Libération un permis un pouvoir normatif des médecins sur le corps des patients. c'est dire à quel point le sujet des violences gynécologiques et complexes. S'attaquer à ce sujet se remettre en question donc partie des écrits féministes produit jusqu'à l'heure actuelle, espace c'est également remettre en question le discours de Simone veil sur l'accès à l'IVG qui en lui-même n'est finalement pas si féministe que cela. Se critiquer les grandes figures du féminisme qui sont passés avant nous pour un nouveau féminisme plus contemporain. Si la parole c'est peu à peu ouverte face à ces problèmes de violence gynécologique et obstétrical c'est notamment grâce aux réseaux sociaux et à l'anonymat que ces derniers garantissent. Il sera plus facile de témoigner sur une violence faite sous un pseudo que des témoigner ce sont réellement. effectivement le cabinet du gynécologue c'est quand même l'endroit intime par excellence c'est l'endroit où l'on l'inspection parti à la fois considéré comme sexuelles attirante salle repoussante virgule c'est un lieu d'expressions et de contraintes, De protection et de danger. C'est le lieu de toutes les contradictions intimes point c'est l'été rodopi par excellence.si pendant aussi longtemps la parole a été bloqué dans le milieu gynécologique c'est à cause de cette intimité du cabinet. Pourtant à l'heure actuelle les quelques femmes qui reste néanmoins nombreuses mais une large minorité de la population française qui prennent la parole sur les violences gynécologiques et obstétricales ne sont plus contraintes temps parce que l'on va penser d'elle ou ton par le partage de leur intimité puisqu'il est fait sous anonymat, mets plus part les remarques haineuses que l'anonymat des réseaux sociaux permet également. C'est donc un double tranchant que cette nouvelle communication qui permet à la fois de s'exprimer sans prendre le retour de bâton de nos proches mais en clignant des remarques d'autant plus haineuses de gens qui ne voit pas la personne derrière l'écran. Sans parler des trolls dont le but et de choquer volontairement, de blesser les autres sur les réseaux sociaux ce qu'ils ne font pas dans la vie quotidienne. Pour tout ce qui concerne des problématiques sexuelles la blessure et profonde la blessure de la renarde tu reproches et particulièrement grave car il remet en question le dépassement que la patiente avait réussi à faire de son corps comme corps-objet, vision d'elle-même que lui avait imposé une violence. On a également un tableau face au viol carnet considéré comme violent pour le moment seulement le viol effectué par pénétration du pénis dans une femme. Or la définition pénale du viol c'est la pénétration de quelques objets que ce soit dans un orifice sexuel de l'autre la bouche le vagin ou le rectum. aucun moment il n'est précisé dans la loi que c'est un pénis qui doit pénétrer pour que le viol soit considéré comme ça et pour cause le choc et le même. que ce soit un doigt un pénis ou un spéculum qui pénètre sans consentement de la femme, dans tous les cas il la place dans sa chair. Alors accuser les médecins de viol gynécologique virgule site accusé une autorité supérieure respecter car elle sauve des vies. Mais la médecine ne fait pas que sauver des vies. Elle en ruine également. tant que cette prédominance du médecin comme sauveur de vie et comme être intra segment bon restera dans la société, les femmes qui oseront parler des violences qu'elle subisse un subiront forcément d'autres conséquences violentes subiront forcément d'autres violence. Et tant que la voix des femmes ne se sera pas la vulnérabilité du corps féminins perçu comme vulnérable par la société car il s'agit d'un corps ouvert souvent souillée par le viol le viol conjugal les habits les attouchements le harcèlement ne sera pas écouté alors qu'il nécessite d'autant plus une écoute importante et des gestes consentis. Sonique en imposant une parole que l'on pourra être entendu. La majorité des femmes subissent des violences sexuelles une majorité de femme subi des viols conjugaux une majorité de femmes.

L'entrée dans l'intimité nécessite une mise en confiance. Or si la majorité des praticiens le temps de passer cette approche et si la majorité des praticienne n'ose pas s'exprimer sur la question c'est pour deux raisons. La première c'est que le médecin pense encore qu'il faut qu'il soit considéré comme sachant mieux que les patients il faut qu'il puisse exercer leur biopouvoir car c'est comme ça qu'ils pourront pousser les patientes à faire des examens nécessaires. mais à partir du moment où on explique à une femme que cet examen est nécessaire pour sa santé très peureux chaudron et celle qui refuseront le refuseront car après avoir fait leur balance coût-bénéfice le coût psychologique sera trop fort pour elle. dans tous les cas elle aurait pris la meilleure décision pour elle-même si elle est bien informé. La seconde raison c'est la clause de support entre praticien présentes dans le code de déontologie médicale. Ainsi impasse médecin n'est pas supposé dire du mal deson collègue. Pourtant c'est bien le médecin qui doit également faire un certificat pour violence ou abus médicaux. Les médecins se retrouve donc confronté au choix soit de risquer un procès de leur confrère pour non-respect du code de déontologie soit d'aller contre leur éthique lorsqu'il pense que les habits sont effectivement inacceptable

Entre par ce corps féminin vulnérable en même temps être fort. La douleur la douleur est intraseec à la femme le fait d'être une femme dans les sociétés hétéronormé peut impacter la capacité à dire non. Les femmes sont supposées de plus soumise plus dans le soin de l'autre plus dans l'acceptation point la fragilité du corps féminin est là encore de la gynécologie

 

  1. féminisme et gynécologie: vers une nouvelle gynécologie 

 

Le médecin est un lien, un milieu, entre société et individu. Il est à la fois récipient, vecteur et acteur des normes sociales. Il peut les appuyer, les créer et les changer,ou bien tout simplement leur être passivement soumis. C’est pour cela que le féminisme passe nécessairement par la gynécologie. La révolution de la pilule, dans les années 60, a permis une libération massive des femmes. A contrario, les remarques de certains médecins sur le physique des patientes appuie des normes sociales, augmente la pression qui pèse sur ces patientes. Il peut également augmenté le sentiment de sexualisation et d’objectivisation du corps déjà construit dans la rue, dans le couple parfois, à la télévision, au cinéma, dans la littérature, dans le milieu de la mode, dans la publicité et tout un tas d’autres objets du quotidien. Les examens ou chirurgies imposés tels que le frottis ou le point du mari ont le même effet. Ils légitiment également ces comportements. Puisque c’est un médecin, une figure d’autorité, qui a ce type de comportements, la résistance se fait moindre, la force des revendications s’épuise face à la blouse blanche qui a nécessairement raison. Pourquoi des gynécologues femmes ont elles ce même type de comportement? 

La gynécologie est donc une médecine ambigüe, protectrice et dangereuse; libératrice et assujettissante. Celà dépend de la manière dont elle est pratiquée, et c’est à nous de définir une nouvelle gynécologie bienveillante, libératrice, bénéfique. le nouveau féminisme sera porté vers la gynécologie et la nouvelle gynécologie sera porté vers le féminisme. en réponse aux différents problèmes soulever plus haut nous pouvons donner les méthodes anglaise virgule espace le Royaume-Uni et en effet considéré comme un des pays les plus avancés dans tout ce qui concerne la gynécologie et l'obstétrique. Par exemple Royaume-Uni il est possible d'effectuer un frottis sous le regard médical mais le geste et alors effectués par la patiente. Cela résout des problèmes pour des femmes qui ont été victimes de viol ou de violence ou qui ne supporte tout simplement pas une intrusion fait par quelqu'un d'autre qu'elle ne connaissent pas on peut au sein de leur corps. On peut également accoucher au Royaume-Uni dans d'autres positions que le décubitus dorsal qui est une position totalement pour la naissance il suffit d'observer la loi de la gravité.enfin au Royaume-Uni les examens gynécologiques se pratique bien plus fréquemment en chien de fusil sur le côté La femme est à l'heure dans une position moins vulnérable et moins exposée au praticien. L'inconvénient de cette position et pour le médecin pour qui les examens seront légèrement plus complexe à réaliser. En France le confort du médecin prime sur celle du patient. Royaume-Uni le confort du patient sur celui du médecin. Au vu des enjeux soulever plus haut il semble inutile d'expliquer pourquoi cette deuxième conception est préférable. Aucun traumatisme de ce rendu pour le médecin qui effectuera un examen dans une position dans laquelle il voit moins le corps de la patiente. alors que c'est de même position peut induire un traumatisme chez la patiente.

 

 

Bibliographie

 

Jaunait Alexandre, « Comment peut-on être paternaliste ? Confiance et consentement dans la relation médecin-patient », Raisons politiques, 2003/3 (no 11), p. 59-79. DOI : 10.3917/rai.011.0059. URL : https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2003-3-page-59.htm

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